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De mars à juillet 2019, je suis allé régulièrement avec Delphine Dauphy, photographe, à la rencontre des détenues à la prison des femmes située dans le centre ville de Rennes et d’un groupe d’hommes incarcérés au centre de détention de Renne-Vezin, en périphérie de la ville.
Entre les murs effrités de la prison des femmes aux allures de couvent, à l’ombre des arcades, sous les voûtes de la chapelle, sur les parquets grinçants des ateliers, ou dans les ailes de béton, dans les couloirs aux surfaces lisses et colorées de la prison des hommes, nous avons saisi les corps, visages cachés et les espaces, vastes ou confinés, toujours fermés.
De cette expérience marquante, nous avons compris que les lieux referment des moments de vies entre parenthèses, que les murs s’imprègnent d’un quotidien hors normes.
C’est pour cette raison qu’il nous apparaît comme essentiel de capturer des images d’une histoire ancienne inscrite dans ces lieux, avant de tourner la page. La prison Jacques cartier n’est plus occupée depuis 2011.

From March to July 2019, I went regularly with Delphine Dauphy, photographer, to meet inmates at the women’s prison located in the city centre of Rennes and a group of men incarcerated at the Renne-Vezin detention centre, on the outskirts of the city.
Between the crumbling walls of the convent-like women’s prison, in the shade of the arcades, under the vaults of the chapel, on the creaking parquet floors of the workshops, or in the concrete wings, in the smooth and coloured corridors of the men’s prison, we captured the bodies, the hidden faces and the spaces, vast or confined, always closed.
From this striking experience, we understood that the places close up moments of life in parentheses, that the walls are impregnated with an extraordinary daily life.
of an unusual daily life.
It is for this reason that it seems essential to us to capture images of an ancient history inscribed in these places, before turning the page. The Jacques Cartier prison has not been occupied since 2011.